Chaque peuple de la Terre du Milieu est lié à une ou plusieurs langues, plus ou moins développées par Tolkien. Le quenya et le sindarin, langues parlées par les Elfes, sont les mieux connues, mais l'on possède également des éléments d'autres langues elfiques, ainsi que des langues des Nains (le khuzdul), des Orques (le noir parler) et des Hommes (l'adûnaic et le westron principale L'étude des langues inventées par Tolkien doit prendre en compte deux référentiels : leur histoire externe, c'est-à-dire leur évolution dans la pensée de l'auteur, et leur histoire interne, c'est-à-dire leur évolution dans le cadre de l'histoire du monde de fiction.
Études elfiques:
Quoique l'étude des langues de Tolkien ne soit pas considérée comme sérieuse par les linguistes en général, plusieurs auteurs ont tâché de recueillir toutes les informations disponibles sur leur histoire et leur grammaire. L'un des plus anciens livres dédiés aux langues de Tolkien est An Introduction to Elvish de Jim Allan, édité avant la publication du Silmarillion (en 1977) ; il est donc dépassé en de nombreux points. De nombreux fanzines sont dédiés à ce sujet :
-Parma Eldalamberon, Vinyar Tengwar et Tengwestië, publiés par l'Elvish Linguistic Fellowship ;
-Tyalie Tyelellieva, édité par Lisa Star ;
-Quettar, Bulletin of the Linguistic Fellowship of The Tolkien Society, édité par Julian C. Bradfield.
-Tolklang, Elfling et Lambengolmor sont des mailing-lists dédiés à la linguistique tolkienienne.
Histoire interne:
Dans l'histoire de la Terre du Milieu, les premiers êtres parlants sont les Elfes, ou Quendi. Leur première langue, le quendien primitif, donne naissance à deux branches lorsqu'une partie d'entre eux, les Eldar, émigre en Aman alors que d'autres, les Avari, choisissent de rester en Terre du Milieu. La langue des Eldar devient l'eldarin commun, alors que les Avari se dispersent et forment de nouvelles langues dont quasiment rien n'est connu.
Au cours de la Grande Marche des Eldar vers Aman, l'eldarin commun évolue : chacun des clans des Eldar, Vanyar, Ñoldor et Teleri, commence à en parler une variante propre. Les parlers des Vanyar et des Ñoldor restent proches et sont considérés comme une langue unique, le quenya, tandis que la langue des Teleri, quelque peu distancés par les autres clans dans la Marche, développe des traits spécifiques et devient le telerin (une langue qui reste intercompréhensible avec le quenya). Certains des Teleri n'arrivent jamais en Aman, et, restés en Terre du Milieu, leur langue se singularise, donnant naissance au nandorin et au sindarin.
L'invention de l'écriture est attribuée au Ñoldo Rúmil, qui crée un alphabet, les sarati (littéralement « lettres »). Fëanor l'améliore et le développe davantage, créant les tengwar, répandus en Terre du Milieu par les Ñoldor et utilisés par la suite. Daeron de Doriath crée à son tour les cirth, mais ceux-ci ne seront utilisés que par les Nains, et par les Elfes que pour les inscriptions gravées.
Une source importante des études linguistiques en Terre du Milieu se trouve dans les œuvres de Pengolodh de Gondolin, qui écrit en quenya. Il est l'auteur des textes Quendi and Eldar (HoMe XI), Lhammas et Ósanwe-kenta.
Ecriture et orthographe:
Le sindarin et le quenya s'écrivent avec les tengwar, que Tolkien inventa spécialement pour eux, ou les cirth. Quand les langues de la Terre du Milieu sont écrites avec l'alphabet latin, on trouve des accents circonflexes (â, ê, î, ô, û, ŷ) ou aigus (á, é, í, ó, ú), marquant les voyelles longues, dépendant de la langue ou des conventions. Le tréma (ä, ë, ö), est généralement utilisé pour marquer une voyelle courte devant être prononcée séparément, non silencieuse ou faisant partie d'une diphtongue. Par exemple, les quatre dernières lettres de « Ainulindalë » doivent être prononcées « dah-lé » (distinction faite pour qu'on ne prononce pas « dale » en anglais). Les trois premières lettres de « Eärendil » se prononcent « é-ahr » et non « ear » (« oreille » en anglais). Occasionnellement, surtout dans l'orthographe des formes proto-eldarines, Tolkien utilise le macron pour indiquer les voyelles longues et le tréma sur ä, ö, et ü pour indiquer, comme en allemand, les modifications de i et de e.
Dans Le Seigneur des anneaux Tolkien prend le rôle de traducteur, élaborant une chaîne de transmission fictive démarrant avec les hobbits auteurs et acteurs du roman, qui écrivent en westron, et aboutissant à lui, qui se serait contenté de traduire le texte en anglais. Ce rôle implique le remplacement d'une langue imaginaire par une vraie. De la même façon, il déclare avoir traduit le rohirique (qui trouve ses origines dans une ancienne forme du westron) par l'anglo-saxon et les noms de la langue de Dale, au Rhovanion, par le vieux norrois, mettant ainsi en exergue la relation « génétique » entre ses langues de fiction, similaire à celle reliant les langues germaniques. Une conséquence directe de cette décision est le faible développement de ces trois langues : Tolkien ne les développe guère, parce qu'elles n'apparaissent presque jamais dans son œuvre.
Liste des langues:
1.Langues elfiques
Quendien primitif
Langues avarines
Eldarin commun
Quenya
dialecte vanyarin
dialecte ñoldorin
Telerin commun
Telerin d'Aman
Sindarin
Langues nandorines
2.Langues des Hommes
Langues de la maison de Bëor et de Hador
Taliska
Adûnaic
Westron ou « Langue commune »
langue des Hobbits
Langues des Hommes d'Eriador pendant le Second Âge
Langues des Hommes du Nord
Dalien
Rohirique
Langue des ancêtres du Peuple de Haleth
Haladin
Dunlending
Langues des Drúedain
Langue des Drúedain de Brethil
Langue des Drúedain de la forêt de Drúadan
Nombreuses langues des Haradrim
Nombreuses langues des Orientaux
3.Langues des Nains
Khuzdul
Iglishmêk (langue des signes)
4.Langue des Ents
5.Langues des Ainur (Valar et Maiar)
Valarin
Noir parler, créé par Morgoth et développé par Sauron
6.Langues des Orques
7.Plusieurs formes altérées du Noir parler et dialectes régionaux influencés par le westron
8.Méthodes primitives de communication
Langue des Trolls
Langue des Wargs